La saison dernière fût caractérisée par l'abondance, ou plutôt la surabondance. Il y en avait beaucoup, énormément, mais cela s'est "commercialement" "pas trop mal passé". Les problèmes sont en fait apparus plus tard au mois d'octobre avec des csj qui ne trouvaient pas preneur, des csj détruites !

Alors est-ce pour ça que les hommes sont devenus raisonnables ? Je ne sais pas.
Il n'en reste pas moins que lors de la réunion du 15/11, la Dram, il faut le saluer, a pris une décision historique. Et même plus qu'historique, je la qualifierais de pédagogue et courageuse. En effet la peche dans la Baie de Seine sera interdite de nuit et ouverte 4 jours par semaine durant toute la période d'ouverture, càd jusqu'au 28/02/02.

C'est un événement considérable, enfin on va pouvoir mettre en oeuvre une politique de reliquat, enfin on va pouvoir conforter la biomasse résiduelle, enfin on va eviter de tout mettre à blanc, enfin on va reguler efficacement les apports en régulant le temps, donc l'effort de pêche, enfin des apports réguliers en quantité contenues, enfin des apports de fraicheur irréprochable, enfin une politique de gestion de la ressource en accord avec une possible valorisation du produit.

Aurions nous trouvé l'équilibre précaire entre le gain et la ressource ? Avec d'un côté le Comité Régional des Peches et la mise en oeuvre d'une grage sélective, d'un autre, Normandie Fraicheur Mer et le Label Rouge appliqué à la csj, la Baie pourra enfin etre gérée. La coquille normande va pouvoir retrouver la place qu'elle mérite, la première !

Comment c'est déroulé la première semaine ?

L'ouverture a eu lieu le lundi 2 décembre à 8h30, mauvais temps WNW 6/7 au rendez vous, une partie de la flotille était absente. Les hauts normands peu nombreux n'avaient pas fait la déplacement. Une tache située à 2 Mn dans le nord d'Omaha Beach a été rapidement grattée par une centaine de bateaux. Chassés croisés à touche-touche sans problème, en début de nuit le rendement était pratiquement nul, les bateaux se sont donc espacés ce qui a facilité les manoeuvres. Livraison le soir en criée à 20 h chacun avait fait tout juste son quota fixé comme l'an passé à 250 kg/homme.
La vente le mardi matin a été morose avec peu de différence sur les csj Label Rouge. Les prix du vendredi précédant n'étant pas atteints.

Mardi, le beau temps était de retour, à bord du Sauvage une équipe de TF1 qui nous a porté chance...Car après un 1er trait, nos deux matelots avaient la couleur du bateau et sombraient dans de profondes méditations du style où suis-je, que fais-je, où vais-je...Nous les avons ramenés à terre, ce qui nous a incité à changer de gisement pour notre plus grand bonheur !
A la vente du mercredi on note un léger mieux.
La pêche, ce fut plus difficile avec un coup de vent de nord en fin d'après midi. Par contre le lendemain, à la vente, la coquille passait la barre des 4 euros avec un différentiel significatif sur la Label Rouge, ouf !
Jeudi, nous sommes restés à quai à cause du mauvais temps, donc 3 marées de 12 h, soit 35 h comme tout le monde...

Le point sur la csj Label Rouge :

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Il n'en reste pas moins que les pecheurs ont bien travaillé et bien compris les objectifs du Label. Au niveau des mareyeurs, la demande semble venir de leur clientèle qui en réclame. Aurions nous tout bon dans cette démarche, à voir !
Notons aussi que dans les états majors bretons c'est le branle-bas, la csj normande réveille de vieilles querelles de clochers, "c'est moi qu'a la plus belle ou la plus grosse"...On assiste à des attaques mal argumentées du style le corail c'est pas bon cela nuit à la qualité de la noix. J'y reviendrai. On note aussi une très forte présence des lobby bzh dans la presse professionnelle en réaction aux publicités NFM, avec des rédactionnels et visuels qui feront sourire les professionnels de la marée...