En pêche de nuit, sous la lumière des fluo !
La Pêche à la Coquille interdite !
La suite jusqu'en décembre 2004
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Communiqué Prefecture Caen 6/11
Communiqué Prefecture Caen 10/11
Note info pecheurs et mareyeurs NFM 10/11
Note info grand public vers.4 NFM 18/11
Zone interdite à la peche à la CSJ

Communiqué Prefecture Caen 17/11
L'exemple écossais
Communiqué Prefecture Caen 24/11
La coquille est-elle devenue folle ? :
Non, la coquille n'est pas folle. Elle n'est pas, non plus, devenue le "fugu des sables", pas besoin d'un cuisinier assermenté pour la déguster ! Il faut d'abord rappeler que la coquille est bonne et que vous pouvez et même devez en manger sans crainte, puisque seule l'estomac, "la poche noire" présente des risques sanitaires. L'interdiction de pêche résulte de l'application extrème du "principe de précaution" devenu le leitmotiv des politiques. Je ne vais pas rentrer dans les détails, vous trouverez sur le Net, une abondante documentation, notamment canadienne, pour comprendre ce qui se passe. Les communiqués de AFP et la Préfecture :
Le communiqué de presse AFP ...
Le communiqué de presse de la Préfecture du Calvados, lire ici...

La coquille, qui est un filtreur, est donc "polluée" par une algue microscopique "Pseudo-nitzschia", qui existe naturellement en mer, mais qui développe une toxine "l'acide domoïque". C'est un phénomène similaire au dinophysis qui, l'été contamine les coquillages et les rend impropres à la consommation. Cette toxine est inoffensive pour la coquille qui se nourrit de ces micro-algues. Mais à hautes doses, elle n'est pas conseillée pour l'homme qui consomme les coquillages touchés.
C'est donc par mesure de précaution que les professionnels ont décidé de fermer la pêche, en attendant des analyses plus étendues géographiquement et une meilleure connaissance du phénomème. L'Ifremer fait un suivi régulier de l'état sanitaire des coquillages pendant toutes les campagnes de pêche. La recherche systématiques des toxines (ASP) est récente en France, 2003. Leur découverte également, elle ne date que de 1989 (Bates). Le Canada est le plus en pointe dans la connaissance du phénomène. Le taux admissible est fixé par l'OMS à 20 µg/g de chair (en comprenant toutes les parties commestible). Dans les pectinidés, les toxines se concentrent dans l'hépato-pancréas, "la poche noire", "l'estomac" ce qui élimine tous risques quand seuls, le muscle et la gonade, sont consommés. Le coquillage peut etre commercialisé sans aucun problème en noix. Ouf !!

Que s'est-il passé? :
en 2003 les analyses n'avaient rien révélé! Au rythme d'une analyse la semaine en début de campagne 2004, une précence minine avait été enregistrée. Malheureusement la 1ère semaine de novembre le taux a passé le seuil des 20 pour atteindre 21,1 µg/g. Un dépassement infime de 5% qui a déclenché une alerte sanitaire auprès de l' AFSSA .

Le journal de la crise, au jour le jour :
Vendredi 6/11 : réunion de crise à la Préfecture de Caen avec tous les professionnels de la filière et tous les services de l'Etat. Le taux d'ASP a dépassé les 20 µg, on est à 21,1 µg. Il faut appliquer les règles communautaires concernant ce type de problème. Il faut avertir les consommateurs. La profession est face à 2 solutions. Soit continuer à pêcher et ne commercialiser qu'en noix les csj, soit interdire provisoirement la pêche pour "y voir plus clair" et éviter tout risque. C'est cette mesure responsable qui est choisie par les pêcheurs.
Samedi 6/11 : réunion de la commission coquille en présence du staff Ifremer et Affmars, la situation est ré-expliquée, la dimension socio-économique du problème est envisagée.
2 bateaux partiront au plus vite pour faire des prélévements dans toute la Manche Est.La grande inconnue c'est la durée du phénomème qui risque, s'il s'installe sur du long terme, de remettre en cause toute l'activité de la peche aux csj, la Baie de Seine, le Label Rouge. Bref, on va pas jouer à se faire peur, mais pour un problème similaire les écossais ont fermé pendant 1 an leurs gisements.
Dimanche 7/11 : sur les quais, il pleut, on ne parle que de ça, l'ambiance est morose. Que va-ton faire la semaine prochaine ? Certains vont partir à Dieppe, hors de la zone fermée, d'autres vont remettre le chalut, mais il n'y a pas de poisson...:-((
Lundi 8/11 : on apprend, qu'en espagne certains gisements sont fermés depuis plusieurs mois et que l'Ecosse a fermé depuis 10 jours certains gisements. Il n'y a pas de rapport entre les 2 phénomèmes. Mais cela fait apparaitre l'importance et le suivi de ce problème à l'echelle européenne. Les 2 bateaux désignés pour les prélevements ont ramené les csj (Millésime SV, et St Michel PB)
Mardi 9/11 : une partie de la flotille granvillaise installée à Port sont rentrés à Granville. Les grosses unités (+15m) sont partis en peche hors de la zone fermée. Le Défi de Port vient livrer 1T3 de csj en criée achetées par plusieurs mareyeurs. Le débarquement suite à une note Dram de la veille au soir est réputé interdit dans les ports du Calvados. L'OPBN et NFM rédigent une note d'information destinée à tous les pecheurs et mareyeurs BN.

Mercredi 10/11 : cette a.m. les résultats de nouvelles analyses seront annoncés à la Préfecture de Caen. Du mauvais temps de NE s'installe sur la Manche.
Réunion du comité de suivi à la Préfecture de Caen : aucune amélioration sur les nouveaux prélèvements. La pêche reste donc fermée dans la zone définie. En baie de Seine, les résultats (1ers prélévements) sont mitigés et ne permettent pas encore d'etre optimiste. Les analyses sur la Haute Normandie ne sont pas encore disponibles. Si elles ne sont pas bonnes, on se tourne vers une fermeture totale de la Manche Est en eaux françaises. Aucune aide directe n'est encore prévue pour les armements, le problème sera débattu vendredi au ministère à Paris. Au niveau locale, les administrations fiscales et bancaires devront se montrer bienveillantes...Pas grand chose de concret à anoncer aux équipages et sur les quais. On se tourne vers une crise longue qui va certainement modifer en profondeur la façon d'exploiter et de commercialiser la csj. Le communiqué de presse de la Préfecture du Calvados, lire ici...
Une note d'information simple et clair aux pecheurs et mareyeurs par NFM. Nous consulter

Jeudi 11/11 : on va essayer d'oublier un peu nos problèmes, journée en famille, sans pêche et sans parler csj, promenade sur la plage avec la chien...A vendredi réunion de la commission csj du CRPBN à la Dram à Hérouville le matin et réunion au ministère à Paris l'a.m.
Vendredi 12/11 : réunion à la dram de BN à Hérouville. Toute la filière était présente. Après le coup de massue de la fermeture que nous pensions temporaire et courte, tout le monde prend conscience de la gravité du problème. On reparle du décorticage, des aides, de la réuinion au ministère de l'am. Il est décidé de modifier la zone de fermeture, le nord de Cherbourg n'étant pas touché. Le problème, c'est la Baie de Seine, il est impossible d'imaginer que l'on ne puisse pas travailler au mois de décembre. Un groupe de travail est constitué. Les choux fleurs seront indemnisés, pourquoi pas les coquilles ? On a aussi un exemple en mer Baltique où les harengs présentent un taux de dioxine supérieur à la norme européenne, seuls les pays riverains peuvent les consommer, ils sont interdits d'exportation. Avec les coquilles dont personne ne mange l'hépato-pancréas, on pourrait très bien faire la même chose en France !
Samedi 13/11 : le Gout du Large ou la Fete de la coquille vient d'ouvrir à Port en Bessin. Discours des officiels et politiques qui ont pris la mesure de la situation. Espérons que cela sera suivi d'effet et d'argent...Le public est présent, attentif au problème de notre espèce phare.
NFM sort un recto verso où il est expliqué que noix et corail ne présentent strictement aucun danger, lire ici...Depuis le début de la crise NFM prend en charge une partie de la commnication avec des documents clairs et précis.
Voir aussi le reportage de TF1 à Port en Bessin, petites précisions : contrairement à ce que pourrait laisser croire le commentaire de Claire Chazal, c'est la 1ère fois que cela arrive en France. A la fin la voix off fait état de 416 jours pour une "décontatmination" cela n'a rien à voir avec l'Ecosse qui a bien été fermée 13 mois, il s'agit d'une expérience scientifique sur le sujet dont Ifremer a fait état ! voir ici...
Dimanche 14/11 : la Fete de la coquille à Port en Bessin connait un beau un succès malgré cette ambiance de crise. Les consommateurs ne sont pas inquiets. Ils trouvent même cette interdiction absurbe. "Quand vous mangez un poulet ou une foie de lapin, vous enlevez bien le fiel, il ne vous viendrez pas à l'idée de le manger !...Ben, dans la coquille, c'est pareil on mange pô l'noir..." Réactions pleines de bon sens. 1 T de coquille entières sont parties dès le samedi, 500 kg de noix pendant le w.e. et cela, sans la moindre hésitation !
Lundi 15/11 : un nouvel arrete redéfinissant la zone interdite et les conditions de débarque est paru. La zone est reduite sur l'ouest, on passe du Cap de la Hague au Phare de Gatteville. Le petit gisement du Nord Cotentin est donc "sauvé". 12 bateaux de moins à indemniser. Notons que pour cette réouverture, 1 seul et unique analyse conforme a suffit. Voir la carte...
Mardi 16/11 : un compte rendu de la réunion de Paris au ministère nous a été remis. Qui a-t-il dedans pour rassurer le marin ? Rien ! Il y est confirmé le maintien de la fermeture de la zone, il est dit qu'Ofimer fera une enquete et pour les mesures d'urgence on nous prose la bienveillance de services fiscaux et des banques... C'est certainement avec cela qu'on va rassurer les pêcheurs ! N'oublions pas le suivi scientifique qui sera conforté et la nécessité de "rassembler les données socio-économiques relatives aux flotille concernées". Je sens que les équipages seront bientot dans la rue et que les marins vont exprimer leur colère devant le peu de concret.
Mercredi 17/11 : réunion de suivi à la Préfecture à 15 h, la Région BN à 16 H et à Ofimer (Paris)à 14h30, encore un petit couac avec les convocations Ofimer : NFM, l'OPBN et les criées de Basse Normandie ne sont pas invités, alors que toute la Bretagne et les Nordistes le sont ;-((...Mise à jour de la note d'info grand public de NFM, lire ici...
Préfecture de Caen 16 h, les resultats des dernieres analyses sont équivalents à ceux de la semaine dernière. Est-ce une stabilisation ? Va-t-on vers une diminution du taux d'acide doumoïque ? Il est un peu précité de s'engager dans des annonces trop optimistes. En Baie de Seine, on n'a trouvé que 2 "points noirs". Le reste du gisement classé semble épargné, c'est un bonne nouvelle. Aides : on nous propose de mettre des balises pour suivre les bateaux en cas de "saucissonnage" de la Baie de Seine. C'est pas ça qui va remplir les comptes d'expliotation, mais je prends ! Cela pourrait servir pour enfin en finir avec le pillage systématique de la Baie quand elle est fermée ! Lire ici...
A la Région BN, on a parlé des aides, on a parlé GO, on a aussi parlé d'NFM, on a été, je l'espère, entendu et compris...
Jeudi 18/11 : RAS beaucoup de bateaux à quai, on attend un fort coup de vent sur la Manche Est
Vendredi 19/11 : RAS, un reportage sera diffusé sur la FR3 au journal du soir, sur les conséquences de la crise. Normalement votre serviteur sera en plateau....à confirmer. Moi y-en-a vouloir des sous...pour garder les bateaux dans nos ports !
Lundi 22/11 : une manisfestation est prévue par le comité local de Barfleur-St Vaast aux Affmars de Cherbourg. Secteur où les pecheurs, déjà mis à mal par l'abscence de moule depuis 2 ans, sont certainement à court terme les plus touchés par cette crise.
Plus loin de nous en Ecosse, la peche à la coquille est aussi touchée par ce fléau. La situation semble gérée de façon draconnienne par les autorités locales avec un suivi hebdomadaire des zones de pêche. Voir ici...
Mercredi 24/11 : réunion de suivi à la Préfecture à 16 h, la salle était pleine, l'assemblée tendue. Mais enfin une bonne nouvelle, la Baie de Seine va pouvoir ouvrir, au moins en partie. Voir certe ci-dessous du découpage de la Baie de Seine et du Large. Tous les résultats des prélévements sont bons, <20 !! Ouf, au large il reste quelques points toujours touchés. On peut espérer soit une ouverture anticipée lundi, soit à la date prévue mercredi 1/12. Ce mercredi 1/12 on aura une nouvelle série d'analyses dans la Baie, qui permettra, puisqu'il faut 2 series d'analyse consécutives <20, d'ouvrir intégralement la Baie de Seine, du moins c'est ce que l'on espère. Le communique Préfecture...
Donc demain réunion pour décider des modalités d'exploitation de la Baie de Seine au Havre, mercredi 1/12 annonce des résultats en Sous-préfecture du Havre.
Il est inadmissible que ces réunions ....Lire ici....
A 18h30 nous avions une réunion au Conseil régional de BN, où nous avons été rassuré sur l'avenir du groupement NFM. NFM qui aura en charge la gestion de la communication après crise pour faire redémarrer les marchés. Voilà 2 bonnes nouvelles dans la même journée, c'est suffisament rare pour etre signalé.
Jeudi 25/11 : Réunion à la Dram du Havre le matin, consensus parfait entre H et BN, la pêche ouvira donc le lundi 29/11 soit 2 jours en avance, à l'Ouest du 0°47' soit dans l'aval de Port (entre Port et St Vaast), voir zone n°1 sur la carte, les zones hachurées restent fermées. Le coup de canon sera donné à 14 h dans les conditions habituelles d'exploitation du gisement classé. La 1ère débarque et criée sera le mardi 30/11 au matin. dès le mercredi 1/12 ou le juedi 12/12 on espère tous que la Baie sera ouverte dans son intégralité.
Cette longue page sur la crise se termine donc. Le problème reste entier et la filière a "du souci à se faire" pour l'avenir. Il faut dès maintenant tirer les enseignements de cette 1ère crise, examiner les problèmes de communication avec la presse, le grand public et surtout avec les professionnels, les difficultés à harmoniser les décisions entre les administrations, le manque cruel de moyens d'indemnisation qui peut se traduire par une disparition pur et simple des flotilles concernées, l'absence totale de moyen de décorticage, l'absence de moyen nautiques de prélèvements, l'absence de moyens pour financer les analyses...Cette crise nous a montrer nos faiblesses mais aussi plein de belles chose : la responsabilité des professionnels sur ces problèmes sanitaires, leur écoute de qualité, la réactivité de l'Ifremer et son discours pédagogue et bien compris, l'importance du marché avec la précence constante du mareyage malmené dès la 1ère et précipitée annonce de la Préfecture. Tout reste à faire pour nous préparer et etre pret à une éventuelle crise sanitaire indentique.