Je, soussigné ROGOFF Dimitri, patron-armateur du fileyeur-coquiller Sauvage immatriculé CN 639153 et basé à Port en Bessin, déclare ce qui suit :
Nous sommes partis en mer le lundi 13/11/00 à 21 h, nous avons mis en pêche au chalut à perche à 22h30 à 3.5 Mn dans le nord d'Arromanches par beau temps, mer calme.
Vers 3 h le bateau s'immobilise, croche au fond, à environ 3.5 Mn dans le NNW de Courseulles, par 49°23.6 N et 0°29.23 W. Nous virons et constatons qu'un poids important est pris dans le chalut. Nous tentons, sans succès, plusieurs manoeuvres pour nous dégager.
Nous décidons donc de faire route, en profitant du jusant, sur Port en Bessin vers 5h. Le bateau présente une forte gîte sur bâbord.
Vers 7 h nous stoppons devant Port en Bessin.
A 8 h je contacte le sémaphore de Port pour lui signaler notre handicap et que nous pensons qu'il s'agit d'une ancre.
A 9 h le sémaphore me demande de ne pas rentrer et me signale que l'Andromède M643, chasseur de mine, fait route sur moi pour identifier le poids.
A 10 h, je contacte l'entreprise de travaux sous-marins J. Lemonchois pour envisager la meilleure solution pour se dégager de ce poids.
A 10h30 le pneumatique nous accoste avec deux plongeurs. Ils constatent qu'il s'agit bien d'une ancre.
L'Andromède nous propose deux solutions : soit rentrer l'ancre et nous dégager par nos propres moyens soit un pédardement des chaînes sans obligation de résultat et dégâts possibles sur l'engin de pêche. Nous choisissons de rentrer.
A 12 h, à la pleine mer, après avoir averti le sémaphore et le Cross, nous passons les jetées et accostons l'épi W côté extérieur où nous mouillons le chalut et l'ancre. Nous prenons contact avec l'officier de port.
A 13 h nous signalons la fin de l'opération au sémaphore.
Le soir, à basse mer, grâce à l'intervention de M. Lemonchois et du Chantier du Bessin, le chalut est dégagé et mis sur le quai. L'ancre est laissée au fond, au pied de l'épi faute de temps. M. Lemonchois assurera son enlèvement rapidement.
Je déclare le présent rapport sincère et véritable et me réserve, si nécessaire le droit de l'amplifier.
Fait le 14 novembre 2000 à Port en Bessin